Déjà, bonne nouvelle : en France, un texte publié en ligne est protégé exactement comme un texte imprimé. Pas moins, pas plus. Et surtout : automatiquement.
(BOUM ! On a voulu lâcher l’info dès le début pour que les plus stressés puissent lire sereinement ce qui suit.)
Prenons le temps de répondre calmement, simplement, et avec un minimum de références juridiques (promis, on va rester concis, mais si vous n’avez pas le temps, allez voir le résumé, plus bas !).
Ce que dit vraiment la loi
La protection est automatique
En droit français, et plus largement dans les pays signataires de la Convention de Berne, l’œuvre est protégée dès sa création, sans qu’aucune formalité ne soit nécessaire.
C’est l’article L.111-1 du Code de la propriété intellectuelle qui pose le principe :
« L’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous. »
Autrement dit, c’est le simple fait de créer et d’écrire qui protège votre création. Aucune inscription, aucun dépôt, aucune mention n’est obligatoire pour bénéficier du droit d’auteur.

Internet ou papier : la protection est la même
Ce point est souvent mal compris. Beaucoup imaginent que l’édition papier serait “plus officielle”, alors que le droit ne fait aucune distinction entre le support physique et le support numérique. Tant que votre texte est une “œuvre originale”, il est protégé. Peu importe qu’il soit imprimé en tant que roman, lisible sur Pochade.fr, sur un blog ou sur les réseaux sociaux.
Là où la différence apparaît, ce n’est pas dans la protection… mais dans la preuve.
Un livre imprimé laisse une trace matérielle, datée, facilement opposable à un tiers en cas de litige (ISBN, date d’impression, un dépôt légal…). Alors qu’un texte publié uniquement en ligne repose sur des données numériques, qui peuvent être modifiées, supprimées ou contestées. Mais pas de panique : si la protection de vos textes est pour vous une inquiétude particulière, il existe des solutions simples pour apporter cette fameuse “preuve d’antériorité”.
Ce qui compte vraiment : prouver l’antériorité
La protection est automatique, oui. Mais en cas de litige, vous devrez prouver que vous êtes l’auteur premier du texte. Pour cela, plusieurs moyens existent — certains très simples et parfois gratuits.
Services payants
- L’enveloppe Soleau (INPI) : Méthode officielle, reconnue, horodatée. Coût de 15€ par œuvre, très solide juridiquement.
- Dépôt chez un notaire ou un huissier : Méthode extrêmement fiable, mais plus onéreuse.
- Horodatage électronique : il existe des sites de services certifiés (Horodatage Qualifié (eIDAS), blockchain, et preuves numériques). Ce sont des solutions généralement moins coûteuses que l’enveloppe Soleau si vous cherchez à protéger plusieurs textes.
Astuces simples et gratuites
- L’email envoyé à soi-même : contrairement à ce qu’on lit parfois, ce n’est pas “magique”, mais cela peut constituer une preuve tout à fait recevable si l’email et ses métadonnées montrent une date certaine et non modifiable. Conservez cet email dans votre boîte sans le supprimer ni le modifier. C’est gratuit, simple, et mieux que rien.
- Les données techniques du site : sur Pochade, par exemple, nous pouvons fournir les données internes permettant d’attester de la date de publication d’un texte. Ce n’est pas une preuve absolue (elles pourraient être modifiées, donc contestées), mais cela renforce un dossier en cas de litige.
L’idée à retenir : la loi vous protège, mais c’est à vous de pouvoir démontrer quand vous avez créé et publié votre texte.

“Oui mais publier en ligne, ça reste risqué non ?”
Nous y voilà ! C’est là que se cache le vrai sujet, car au fond, peu d’entre nous sont prêts à payer pour protéger des créations souvent nombreuses et variées (car c’est aussi ça l’avantage de la publication sur internet : la possibilité de créer en permanence, sans contrainte…).
On a parfois l’impression que publier sur Internet revient à déposer son texte au milieu d’une place publique. Mais si l’on réfléchit un instant… Tous les arts vivent avec cette même réalité. Les musiciens publient des morceaux, les illustrateurs diffusent des créations, les photographes partagent leurs images. Et pourtant, ils continuent à créer. Parce que le droit existe, et que le vol n’est pas l’issue la plus probable.
Publier un texte — en ligne ou ailleurs — est forcément un acte public. Cela implique un petit risque, oui. Mais c’est aussi ce qui permet à l’œuvre d’exister, d’être lue, commentée, partagée, transformée en expérience littéraire vivante.
Sur Pochade, créer un compte gratuit est nécessaire pour lire les textes. Cela limite déjà un peu la diffusion sauvage et encourage un environnement plus respectueux : un espace de lecteurs, pas un flux anonyme.
Personne ne peut garantir un risque zéro, ni sur Internet ni ailleurs, mais la réalité est bien moins dramatique que ne le laissent entendre certains sites spécialisés dans la peur ou la vente de “solutions miracles”.
Partager ses textes, c’est la meilleure façon d’avoir plaisir à écrire
Au point de départ, tout repose sur un choix personnel : souhaitez-vous partager votre texte, ou préférez-vous le garder pour vous ?
La bonne question n’est pas : « Est-ce protégé ? » car la réponse est oui.
La bonne question est : « Suis-je prêt à le rendre public ? »
Le droit d’auteur vous couvre. La preuve est facile à établir. Les risques existent mais restent modérés. Et surtout : publier en ligne est souvent un formidable moteur de motivation et de rencontre.
Sur Pochade, nous sommes là pour encourager l’écriture, pas pour effrayer les auteurs. Et si un utilisateur rencontre un problème, nous mettons bien sûr nos données techniques à sa disposition pour l’aider à défendre son œuvre. Même si nous espérons n’avoir jamais à le faire. :)
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En résumé
Oui, un texte publié sur Internet est automatiquement protégé.
La loi française ne distingue pas publication papier / publication en ligne.
Le seul enjeu pratique est de prouver la date en cas de litige.
Plusieurs solutions - gratuites ou accessibles - permettent de protéger son texte.
Publier n’est jamais sans risque, mais ce risque est à relativiser… Publier en ligne, c’est aussi ce qui permet de créer un lien avec d’autres lecteurs et auteurs.
Si vous avez la certitude d’avoir écrit le futur Goncourt, protégez-le quand même hein !
Avant de publier sur un site, vérifiez que vous ne cédez pas tout ou partie de vos droits dans les CGU.
En publiant sur Pochade, vous ne cédez strictement aucun droit sur vos créations. Il faut obligatoirement créer un compte pour lire les textes, ce qui limite l’accès… sans diminuer le plaisir. Si vous écrivez, et que vous cherchez à partager vos textes avec une communauté bienveillante, découvrez la plateforme !


